Récemment, j’ai reçu une question d’un lecteur de mon club privé, Sylvain, qui m’a demandé : »Stéphane, j’adore tes pronostics, mais pourquoi est-ce que tu ne publie pas l’écart de tes pronostics ? ».
Dans cet article, je vais vous expliquer pourquoi il ne faut pas utiliser l’écart pour choisir un pronostiqueur et pourquoi cela peut même s’avérer dangereux.
Qu’est-ce que l’écart ?
L’écart, c’est le nombre de jours entre deux pronostics gagnants, tout simplement.
Par exemple : si je donne un pronostic gagnant, puis que je n’en donne pas demain et que j’en donne un après demain alors l’écart sera de un. L’écart sera de un car il s’est passé un jour sans pronostic gagnant.
Après cette notion d’écart, d’autres types d’écarts sont utilisés :
Ecart minimum : l’écart minimum, c’est le nombre minimum de jours (ou de pronostics si le pronostiqueur en donne plusieurs par jours) qu’il s’est passé sans pronostics gagnants dans toute la vie du pronostic.
Chez la plupart des pronostiqueurs, ce chiffre sera à zéro car il est peu probable qu’ils n’aient pas eu une ou plusieurs séries de pronostics gagnants.
Ecart moyen : l’écart moyen, c’est la moyenne des écarts de tous les pronostics. Cela donne une idée de la fréquence des pronostics gagnants du pronostiqueur. Par exemple, on pourra dire : « en moyenne ce pronostiqueur donne un pronostic gagnant tous les 3 jours »
Ecart maximum : l’écart maximum représente le nombre de jour maximum qu’il s’est passé sans pronostic gagnant. C’est ce critère là qui intéresse beaucoup de parieurs. Pourquoi ? On va voir ça par la suite.
Pourquoi vous ne devez pas l’utiliser ?
Avez-vous déjà vu un cygne noir ? Probablement pas car c’est quelque chose d’extrêmement rare. Je vous en parle juste après.
Beaucoup de parieurs utilisent l’écart moyen et l’écart maximum pour sélectionner un pronostiqueur car selon eux c’est un critère de sérieux et d’efficacité.
Sauf que le principe de l’écart a deux défauts : il peut être faussé et il n’est pas absolu.
L’écart faussé
Certains pronostiqueurs qui proposent des pronostics payant calculent l’écart sur tous les chevaux qu’ils proposent pour chaque course ou pour chaque réunion. Grâce à ça ils peuvent présenter un écart très faible.
Sauf que ça ne veut rien dire !
Si un pronostiqueur vous donne 6 chevaux à faible rapport par course, il est très probable que son écart soit très faible. Cependant, les gains ne seront pas à l’arrivée.
Exemple d’écarts faussés :
Voilà ce qu’un pronostiqueur pourrait vous donner dans ses statistiques :
- 26/01 : 3 chevaux trouvés
- 27/01 : 2 chevaux trouvés
- 28/01 : 0 cheval trouvé
- 29/01 : 2 chevaux trouvés
Il vous dira alors que son écart moyen est inférieur à 1 et que son écart maximum est égal à 1. Sauf qu’il ne parle pas des bénéfices …
Voilà ce que donnerait les pronostics avec le bénéfice avec 6 chevaux par course :
- 26/01 : 3 chevaux trouvés :
- Bénéfice de 0,5€ + Bénéfice de 1 € + Bénéfice de 2 € – (3x perte de 1 €) = Bénéfice global de 0,5 € sur la journée .
- 27/01 : 2 chevaux trouvés :
- Bénéfice de 0,7€ + Bénéfice de 1 € – (4x perte de 1 €) = Perte de 2,3 € sur la journée .
- 28/01 : 0 cheval trouvé :
- 6x perte de 1 € = Perte de 6 € sur la journée
- 29/01 : 2 chevaux trouvé
- Bénéfice de 0,8€ + Bénéfice de 1 € – (4x perte de 1 €) = Perte de 2,2 € sur la journée .
Bilan sur les 4 jours : perte de 10 €. Et pourtant son écart était bon ….
L’écart maximum n’est pas un absolu
Connaissez-vous la théorie du cygne noir ?
On appelle cygne noir un événement imprévisible qui a une faible probabilité de se dérouler, et qui, s’il se réalise, a des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle (source : Wikipedia).
Beaucoup de parieurs considèrent l’écart maximum comme absolu. Ils pensent que parce qu’un pronostiqueur n’a jamais dépassé un certain écart, cela n’arrivera jamais. C’est ce qu’on pourrait appeler le cygne noir des paris hippiques.
Sauf, qu’un cygne noir peut exister et qu’il est parfaitement possible que l’écart maximum soit dépassé. Comme il est possible qu’un cheval avec un rapport de 120/1 gagne une course. Rien n’est absolu, Rien n’est impossible.
Il est donc absurde de juger un pronostiqueur sur ce seul critère. L’utilisation de l’écart maximum peut même s’avérer dangereuse…
Pourquoi est-ce dangereux ?
Derrière ce principe de l’écart maximum, il y a un ennemi, l’ennemi de votre compte en banque : la martingale ou gestion financière.
Les parieurs qui font des martingales utilisent l’écart maximum dans leurs calculs comme évènement qui ne peut pas arriver.
Par exemple, ils se disent : « Je peux doubler ma mise jusqu’à 8 fois car ce pronostiqueur n’a jamais dépassé un écart de 8 ».
Sauf que le jour où le pronostiqueur va dépasser l’écart de 8, ils auront perdu tout leur capital (ou bankroll).
Donc soyez malin, n’utilisez pas l’écart maximum et souvenez-vous de ce précepte : « En paris hippiques rien n’est impossible ».